Origines du livre |
How the other half lives est publié en 1890.
Jacob Riis est un immigrant danois qui est devenu journaliste. Sa profession
l'amène dans les slums new-yorkais, surtout habités
par des immigrants, ou l'on trouve de la matière pour faire des
reportages sensationnalistes. C'est ainsi que Jacob Riis entre en contact
avec des gens impliqués dans des oeuvres de charité, des
gens qui veulent réformer le gouvernement municipal, des experts
en logement qui veulent améliorer les conditions sociales dans
les slums ainsi que des gens faisant la promotion de la solidarité
entre immigrants 1
Ce qu'il voit dans les slums a une influence marquante sur Riis. Il poursuit donc dans les années 1880 des contacts avec des spécialistes intéressés par le problème de la pauvreté. Il rencontre des membres du Board of Health et Roger S. Tracy (statisticien et inspecteur sanitaire). En 1885, il devient officiellement citoyen américain. Il consacre ses temps libres à des levées de fonds pour des organismes de charité et des activités de sensibilisation face à la pauvreté. Après avoir écrit sur les conditions de pauvreté vécues par les immigrants, Jacob Riis décide de trouver des solutions.
En 1888, Riis donne une conférence intitulée «The other half, how it lives and dies in New York» devant la Society of Amateur Photographers. Il décide de compléter le texte de cette conférence en illustrant visuellement son propos. Selon lui, ses conférences auraient plus d'impact si les gens pouvaient constater visuellement les conditions de vie dans les slums. Il avait déjà pu constater la fascination qu'engendrait chez les gens la photographie lorsqu'il avait organisé en 1886 des expositions de stereopticon. Il se met à illustrer ses conférences avec des lantern slides (sorte d'ancêtre du rétroprojecteur.) La popularité de ses conférences l'amène à publier un livre sur la pauvreté new-yorkaise. Il réunit donc une équipe composée de Henry G. Piffard, de Richard Hoe Lawrence (membres de la Society of Amateur Photographers) et du Dr John T. Nagel du Health Board pour visiter les slums new-yorkais. Le résultat est How the other half lives, publié en 1890. A côté du texte, cet ouvrage contient des dessins, des tableaux de statistiques, des plans et des photos.
Plan du livre |
-Livre sur les pauvres de New York et leurs conditions de
vie
-On y parle des conditions de logements (surpopulation, insalubrité),
des épidémies, des immigrants (Italiens, Juifs, Chinois),
du Lower East Side et ses différents quartiers (Jewtown, Chinatown,
etc.), des tavernes, des maisons à chambre peu chère, de
l'alcoolisme, du traffic de l'opium et du gambling. Les conditions
de travail sont aussi scrutées. On y parle des gens qui sont exploités
dans les sweatshops ainsi que des enfants qui sont obligés
de travailler en bas âge. Riis aborde aussi le sort des enfants
abandonnés qui vivent dans les rues. Il expose aussi ses solutions
(construire des tenements plus spacieux avec de l’aération
et les garder propres) à tous ces problèmes.
Réception du livre |
Ce livre a marqué un tournant dans le mouvement dit "progressiste".
Il a été «un tournant dans la prise de conscience
de la question urbaine»2. Le
public a reçu favorablement How the other half lives ,
mais certains lui ont reproché sa représentation négative
de certaines minorités, comme les Chinois 3
. Ce livre a amené beaucoup de
personnes à entrer dans le mouvement progressiste dont un des grands
champions sera Theodore Roosevelt. Un jour, Riis a trouvé sur son
bureau la note suivante: « I have read your book and I have come
to help.»4 Cette
note était signée de la main de Theodore Roosevelt alors
président du New York Police Board of Commisionners et futur président
des États-Unis.
Texte en ligne à l'adresse suivante: http://www.yale.edu/amstud/inforev/riis/contents.html |
Origines du livre |
Children of the poor
a été publié en 1892 suite au succès
de How the other half lives. Children of the poor
a eu un impact moindre, par contre. Comme l'a écrit Jacob
Riis dans son autobiographie: |
Plan du livre |
-Ce livre montre à quel point les enfants sont victimes
des slums (quartiers pauvres).
-On parle des enfants italiens, juifs (exposition de cas particuliers),
les cireurs de chaussures, des sans-abris et des marginaux, ce qui fait
d’un garçon un criminel (la rue et son manque d’occupation),
de la délinquance juvénile ainsi que de la violence faite
aux enfants. Riis y expose ses solutions: la société Fresh
Air Fund (adoption d’enfants de la ville par des gens de la campagne),
les maternelles ou nurseries, les écoles industrielles
(l'éducation) ainsi que des clubs pour garçons.
Références
1. James B. Lane. Jacob Riis and the American
City. New York, National University Publications, 1974, p.15
2. François Weill, Histoire
de New York. Paris, Fayard, 2000, p.189.
3. James B. Lane, Jacob Riis
and the American city. New York, National University Publications,
1974, p.64-66.
4. Robert Leggat. (Page consultée le 5 décembre
2003). A History of Photography from its beginnings till the 1920s, (En
ligne), Adresse URL: http://www.rleggat.com/photohistory/riis.htm.
5. Jacob Riis (Page consultée le 5 décembre
2003).The making of an American (En ligne), Adresse URL: http://www.bartleby.com/207/12.html